Salut à tous!
Ce matin, je me suis gâté en solo. J'aime bien en faire une seul de temps à autre. Donc à 5:30, je suis près du fleuve, à terminer d'enfiler le café et je me prépare à enfiler les Waders. Le sac d'appelants est débarqué derrière le Vitara et je m'assois pour enfiler les waders. Un drôle de sentiment que celui de se retrouver avec soi-même avant l'aube. Lentement, les préparatifs vont bon train. Waders, cartouches, calls, gun, perche à decoy, tout se prépare à mon rythme. Je glisse lentement dans l'eau, la marée est encore à 2 mètres selon le site des marées de pêche et océans canada. J'avance donc avec de l'eau un peu au-dessus de la taille. J'ai environ 400 mètres à faire ainsi et j'apprécie ce niveau d'eau, car ma poche d'appelants est supportée par la marée. Un vent d'ouest d'environ 25 km fouette l'eau et crée des vagues de près de trois pieds, mais je ne les sens pas à cet endroit car elles cassent sur un haut-fond plus loin.
À 6:30, tout est prêt, l'heure légal pour tirer est 6:37. J'en profite pour scruter les alentours, rien ne vole. Je me calle le plus confortablement entre deux roches et attends que ça commence à voler. Tout à coup, j'aperçois une tête à travers de mes appelants. Vérifie l'heure, 6:40, tout est bon, je charge le fusil discrètement tout en jetant un coup d'oeil pour identifier l'espèce. C'est un bec-scie. Je sais que nombreux d'entre-vous ont dédain de ce canard, mais personnellement, hormis le fait que c'est pas "pleumable", je ne dédaigne pas sa chair. C'est assurément pas notre meilleur canard, mais comme ma région déborde de rivière à saumon et que c'est une bonne source d'argent extérieur, je fais ma part pour manger ce qui mange nos profits! Profitant du fait qu'il passe derrière une grosse roche, je m'épaule et attends sa sortie de l'autre côté. Lorsqu'il daigne se sortir la face, à mon tour je lui éclate! Un tir anti-sportif au maximum, un oiseaux posé presque dans les appellants, mais au moins cette fois, un clean-kill (référence à
http://www.sauvaginiersduquebec.com/t24669-le-seisme-gaspesien-part-2 )! Je récupère l'oiseau et aussitôt assis sur mes roches, trois autres bec-scies passent à portée de tir. Étant mal placé, je ne suis pas capable de saisir l'opportunité. Pas grave, ceux-là reviendront un autre jour. À 7:30, c'est le calme plat à l'endroit où je suis, mais les eiders passent le long de la ligne du haut-fond plus loin. Laissant mes appelants à l'endroit où ils sont, je m'approche du haut-fond. Une femelle eider arrive juste au moment où je suis à m'installer. Je me baisse pour laisser tomber perche, lanyard et saisir comfortablement le 870 Express. Lorsque je me relève pour épauler, elle est à dix pieds de mon visage et s'en vient directement sur moi! Instable et mal préparé, je la regarde bifurquer vers la berges et contemple la grosseur de ce moineau.
15 minutes plus tard, un eider passe au large tout juste sur la ligne du haut-fond. Boum, il est sur le dos à peine à 10 mètres de moi. Le baissant est incapable de l'éloigner au large tant le vent pousse de fortes vagues et je le récupère en moins d'une minute sans même avoir à aller jouer dans l'eau plus profonde que le mi-mollet. Après, c'est le calme plat. Pendant près d'une heure, j'ai de merveilleux spectacles d'eider qui passent un beaucoup trop loin pour tenter quoi que ce soit et quelques noirs qui font de même. Deux bec-scies passent, Boum, Boum, un des deux plante dans la vague loin derrière moi. Saisissant la perche pour aller le ramasser, j'avance quand tout à coup les pieds me glisse sur la pierre et je tombe à pleine face dans les roches, me frappant le genou droit sur une roche. 275 livres de pur plaisir qui s'écrase sur une roche, ça fait des dommages collatéraux, je vous en passe un papier. C'est à ce moment que je me dis qu'aller jouer sur les berges tout fin seul avec au bas mots 6 heures de lousse sur mon heure prévue de retour à la maison, c'est peut-être pas l'idéal....
Après être parvenus à me relever, non sans peine, j'essaie de retrouver mon oiseau en vain. Retournant à ma cachette, je scrute les environs d'où il est tombé pour me convaincre que je ne suis pas allé assez loin vers l'ouest. Retour sur les pierres en utilisant la perche comme un bâton de marche et effectivement je retrouve mon bec-scie sur le dos environ 20 mètres plus loin d'où j'avais cessé les recherches le premier coup.
Se sont enligné par la suite, mais sans trop de presse, un noir et un autre eider pour lequel j'ai du nager dans la vague de trois pieds avant que je décide de quitter mouillé, transi et le genou qui commence à raidir. Allant ramasser mes appellants laissés derrière, je suis debout à enrouler les cordes lorsque deux bec-scies foncent littéralement sur moi. J'attrape in-extremis le fusil, m'épaule et débarque un des deux oiseaux. Alors que je m'approche clopin-clopant, celui-ci se retourne et par à courir dans les roches. Je presse le pas du mieux que je peux sans me retrouver une seconde fois cul par-dessus tête et achève l'oiseau. Je retourne finir de ramasser mes appelants et je n'ai pas terminé la ligne que j'avais dans les mains, qu'un noir me fait le même manège, mais bifurque vers les maisons qui sont à ma droite, je retiens donc mon coup...
Je termine ma matinée à midi avec un noir, trois bec-scies et deux eiders, des images de voiliers d'eiders pleins la tête et un genoux de la grosseur d'une citrouille. Ça adonne bien, faut que j'aille passer l'Halloween dans deux jours avec les kids! Pis en revenant, ont pourra manger du pâté au bec-scies!!!
Patrick