Salut à tous!
L'automne passé, je decide de m'essayer à l'ours après avoir eu un deal pour m'acheter un piège M-15. Après avoir scruté l'ensemble des sujets portant sur l'ours dans le forum des trappeurs et avoir fouillé dans mon vieux livre PESCOF, j'installe mon piège. La température froide me dérangeait un peu, mais un long redoux semblait s'installer, donc je tentai ma chance quand même sans succès. Le printemps arrivait et le père d'un ami de mon fils a su que je trappais. Il n'en fallu pas plus pour qu'il me demande d'aller "faire un ménage" dans son trou de chasse à l'orignal. Après avoir commandé 2 lacets supplémentaires chez un des commanditaire du site, je pars avec lui faire une visite sur le terrain. Selon ses dires, deux endroits avait déjà été très productifs dans le passé, il y a plus d'une dizaine d'année. N'ayant pas l'intention de réinventer la roue, je décide de prendre ces deux sites et d'en rajouter un troisième. Le premier site a été celui avec le M-15. Comme il ne souhaitait pas "driver" tout les ours du coin dans son trou de chasse, j'ai décidé de "baiter" très "light". Un gallon de crème glaçé rempli à demi de reste de castor pris l'automne passée et qui avait "travailler" tout l'hiver, ajouté à cela de l'huile de patate frite et perçé des trous au 3/4 du gallon. Enrubanné le tout de coton fromage pour que la sauce ne tombe pas au sol tout de suite et que ça agisse comme une mèche de chandelle... Grimper ça à environ 16 pieds dans les airs et voilà!
Coco a son Chanel #5, moi j'ai mon Castor #365!
Après ça, j'ai installé des branches entre deux troncs à environ 4 pieds et demi du sol afin que le trou de ma chaudière soit à presque 5 pieds du sol. Sur le crochet, j'ai pris quelques retailles de castor et inséré ça dans une poche de jute que j'ai piqué sur le déclencheur. J'ai laissé mon piège actif ainsi pendant une semaine puis j'ai dû le rendre inopérationnel pour une semaine à cause du travail. Lorsque j'ai réarmé mes pièges, j'ai fait une cuite de mélasse que j'ai disposé sur un tronc mort à proximité et j'ai fixé uniquement une guenille imbibé de mélasse chauffé sur le déclencheur. J'ai ajouté un petit tampon que j'avais fait trempé dans un mélange de saindoux, miel et huile d'anis à proximité.
Je me pensais bien smat et je croyais que ça allait se faire presque tout seul, mais c'était sans compté sur mon inexpérience. Sur la photo, on voit bien ma chaîne 1/4 qui retiens solidement mon lacet. Ce qu'on voit encore mieux, c'est que de la façon qu'elle est plaçé, lorsque le piège se déclenche, le ressort doit tirer sur ma chaîne, ce qui a du le ralentir suffisemment pour qu'un premier ours vienne à ma chaudière sans s'y faire prendre. Ce n'était peut-être pas à cause de ça, mais après me l'être fait déclencher une fois sans avoir pris la bête, j'ai enligné ma chaîne sur mon ressort et je l'y ai attaché avec une petite broche pour m'assurer qu'elle n'entrave pas le déclenchement du ressort.
Dimanche le 10 juin, je part avec mon fils et son ami pour vérifier nos pièges. Fébrile comme pas un mon fils attend avec impatience le jours où on réussira à mettre un ours dans notre congélateur, des griffes dans sa collection, un crâne sur sa tablette et pourquoi pas un tapis dans notre salon!!! En descendant vers le terrain, on croise la famille complète de son chum et ça devient une épopée!!! Tout le monde vas voir les pièges...
J'avise le père qu'il serait mieux de rester avec toute la marmaille pendant que je vais vérifier parce qu'avec 5 marmots, ça pourrait vite devenir le cauchemar si j'ai attrapé le petit d'une mère en "joual vert"!
Les flots son surexciter dans la boite du pick-up... Ça se crinque
-Ont vas tu en avoir un, si on en a un, je garde... et là, la liste des parties de l'anatomie de l'ours y passe au complet!!! Devant ce trop plein de "crinqués", je dit au père à voix basse pendant qu'on ait seul dans le truck "Watch ben ça, y vont capoter!!!!"
Je débarque du truck, charge le "12 gauges persuador" et part dans le bois pendant qu'il descend un peu plus bas. Arrivé dans le bois, comme il n'y a rien dans le piège, je vise une grosse épinette et BANG une slug de Buckshot dans la vieille épinette. Y'EN A UN! Y'EN A UN! VITE PAPA REMONTE EN HAUT AVEC LE TRUCK PATRICK A TIRÉ UN OURS! OUYHEHHEH YEAH! ON VAS MANGÉ DE L'OURS! Les flots "capotent pas à peu près"! Moi je ressort du bois pendant que ça sort de tout bord tout cotés du truck et que ça s'en vient à grande cours pour voir le champion abatteur d'ours! À la queue leu leu, il me suivent dans le bois pour aller voir "la grosse que j'ai tiré"! La face qu'il ont fait quand il ont vu l'épinette!!!!
Ça valait le prix de la boîte de slug au grand complet!!!! Mon gars est noir, il veut que je pleume un arbre!
"T'as tiré un arbre, ben pour ta punition tu vas pleumer un arbre pis t'es chanceux que je te dise pas de le manger!!!"
Y'a d'la veine du bonhomme dans l'kid!!!
Le lendemain, après l'ouvrage, je passe à la maison, je me change et part illico pour aller vérifier à nouveaux mes pièges. Arrivé au M-15, j'entend du bruit. Je m'approche lentement et je l'aperçoit... Ma première grosse boule noire!!!
Je retourne au camion car je n'avait pris que mon "12 gauges persuador" et que j'ai envie de me faire un beau tapis moi aussi, pas une passoire! Direction Gran Vitara Subito Presto pour prendre la .22 et retour au piège. J'attend un bout pour qu'elle se tourne la tête et finalement BANG! Mais pas dans un épinette cette fois là! J'ai du mal tiré car ça m'as paru une éternité avant qu'elle ne s'écrase et j'ai dû lui tiré une autre balle pour qu'elle s'écrase une fois pour toute. Après avoir pris mes esprits (j'était sur le gros shake!), c'est là que j'ai entendu le braillage des petits. Ils avaient dû s'enfuirent avant mon arrivé et il se tenaient tranquille avant que je tire, mais malheureusement ils ont fait du train après mon abattage sans quoi j'aurais essayé de joindre les agents de la faune pour la libérée, mais bon...
Est-ce qu'ils ont des chances de s'en tirer, j'en doute fort car ils étaient à peine plus gros qu'un petit chien (environ une dizaine de livres, une vingtaine tout au plus). Par contre avec leurs cris ils vont peut-être m'attirer un gros mâle qui souhaitera se les mettre sous la dents...
Je retourne encore une fois au camion pour prendre ma scie et ma corde car je devrais la tirée jusqu'au chemin. En revenant au site, je constate qu'elle a réellement travaillé pour se déprendre. Des tâches de sang, griffures, sol ratelé témoignent de son dernier combat.
Quand je vous dit que j'en shakais, en voici la preuve, presque une photo sur deux prise après l'abattage est floue!!!!!
Je l'ai ensuite amenée jusqu'au camion et essayé en vain de la hissé à bord. Je suis donc allé chercher de l'aide parce que j'était incapable de l'embarquer seul. Déjà que ça m'avait pris tout mon p'tit change pour la "charier" jusqu'au chemin.... Après les quelques félicitations d'usage et les photos, je suis allé l'enregistrer à Ste-Anne-des-monts et j'en ai profiter pour passé chez mon ex pour montrer mon ours à mon fils.... Il était tellement content qu'il a sauté dans la boîte du truck pour faire une photo.
Après mon gars s'est trouvé une raison pour faire venir sa mère à la maison et m'aider à installer ça dans le garage...
Qu'on vienne me dire après ça que les enfants sont trop sensibles à la mort pour les ammener à la chasse!!!
La job de dépieutage a été grandement racourci car il lui manquait de grosse plaque de poils à quelques endroits sur le corps. Des plaques assez grosses pour que ça ne soit pas envisageable de vendre la peau et même pas intéressant de la garder pour m'en faire un tapis souvenir...
J'ai donc vidé, pleumer rapido presto et dépecer immédiatement car la météo annonçait des températures de plus de 20 degré le lendemain et je préférais avoir des morceaux de viande que je doit faire cuire plus longtemps et faire mariner pour les attendrir que de perdre la viande en plus de la peau. C'est donc à 2:00 du matin que j'ai enfin pu me prendre de quoi à manger avant de me mettre la tête sur l'oreiller.
Vidé, brûlé, fatigué, exténué je me suis couché en me disant que j'étais comblé, extasié et accroché!
Patrick