2014 me l’a donné encore facile. Pas de monstres mais de beaux scénarios de chasse.
Après avoir déniché mon petit coin de paradis l’an dernier, je comptais bien en profiter encore cette année.
ProspectionQuestion de préparer le terrain, je me suis rendu sur place deux semaines plus tôt. Mon premier objectif était de localiser la présence de dindons et le second était de bien faire savoir au voisin qu’il devait encore composer avec moi cette année. La terre visée appartient à un des mes oncles : terrain laissé à lui-même pendant plusieurs années. Un fermier du coin viens néanmoins faire les foins sur les trois champs enclavés du domaine. Disons que depuis mon arrivée dans le paysage, j’ai toujours eu la « vague » impression que je venais gâcher le party.
Côté observations, je ne peux pas dire avoir été rassuré. Beaucoup de neige encore au sol et une seule traile y était visible. Restait à aller voir « mon grand chum » pour voir ce qu’il avait à dire sur le sujet. Comme je m’y attendais, j’ai eu droit à un accueil plutôt froid. Il m’a bien reconnu et s’est empressé de me dire qu’il serait plusieurs chasseurs sur sa terre cette année. En fait, il serait 10. « Quoi?? » « Pourquoi autant? » « Est-ce que tu guides? » Et lui de dire que ce n’était pas le cas. Vraiment « space » comme situation…
Il faut savoir que ce dernier à un élevage de sangliers et propose déjà des chasses en enclos. Il me disait nourrir à l’année (à ciel ouvert) et attirer d’énorme quantité de dindons (une cinquantaine). Avec l’hiver qu’on a eu, mettons que ça été la manne pour eux.
Bref, j’allais au moins profiter de la présence de gibier dans le coin cette année.
Premier matin de chasseJuste pour bien faire, j’ai mon locataire qui à passé au travers des marches d’entrée la veille de l’ouverture. J’ai dû réparer le tout en vitesse en réalisant que j’allais devoir me passer d’une localisation de veille. Merde!!! Je suis finalement parti à deux heures du matin en direction de ce qui m’intéressait vraiment.
J’ai eu beau faire les calcules préalables mais les lueurs du jour se sont montrées bien avant mes prédictions. Soit, j’ai dû me rendre à mon poste d’affût sans trop de protection visuelle. Je m’assois enfin et tente maintenant de contrôler mon environnement. Je place mon stock autour de moi et j’étais maintenant fin prêt à jouer mon plan de match.
Il ne fût que quelques minutes avant que j’entende plusieurs glouglous de suite. Shit!!! Ça vient de chez le voisin et ça semble provenir d’un call Canadian Tire. À ce moment, je m’énerve pas trop et tente plutôt de localiser d’autres appels plus convaincants. Quelques instants plus tard, j’ai l’impression d’être littéralement entouré de mâles. À part, le « one a bee » d’à côté qui ne lâche pas, je détecte au moins 4 ténors différents.
Curieusement, je suis resté assez calme bien que le tous m’a fait oublier le froid qui m’agressait quelques minutes plus tôt. J’ai joué de ma boite comme je le pouvais et la magie a opéré. Contre tout attente, c’est mon « bozo » qui s’est présenté le bout de la queue. Celui qui sonnait le « Cacanne Tire ».
La topographie du terrain présente de multiples vallons qui ajoutaient à l’excitation du moment. Là je te vois, là je te vois plus… Bref, je peux distinguer sa progression vers moi et me positionner adéquatement lorsque caché. Comme dans les films, ce jeune buck joue au dur en s’approchant lentement de mon jake. Gonflé à bloc, les ailes frottant le sol tel des sabres de samouraïs, il est maintenant prêt pour l’affrontement. À 15-20 pieds de l’embouchure du 12, il est plus que temps de peser sul piton. À ce stage j’ai juste peur d’avoir hypothéqué ma venaison. Mon dindon à été foudroyé sur le coup. Il est 6h20 tapant. Quel spectacle tout de même…
Ayant un deuxième permis en poche et beaucoup de gibier à ma portée, je décide finalement de rester sur mon lieu de guais. Je réalise néanmoins que mon coup de fusil a tôt fait d’éloigner les « coqs » de la place. Tous ce que je suis capable d’entendre à ce moment provenait du site « d’appâtâtes hivernal». Vers, les 10h00, je décide plutôt de laisser reposer le coin et revenir lorsque les dindons descendent de leurs perchoirs.
Deuxième matinCette fois-ci, je m’arrange pour arriver tôt. Sur place, je suis heureux de constater que la pluie annoncée n’a pas encore débuté. J’allais pouvoir marcher sans mon imper et éviter de suer à grosses gouttes.
Ce matin là, j’avais prévu changer de cache question de me rapprocher de la ligne du voisin. Juste assez pour améliorer la porter des mes appels lorsque les oiseaux iraient à table.
Puisque je n’avais pas encore perçu la présence de chasseurs le vendredi, je me disais qu’en ce premier samedi d’ouverture, j’allais devoir assurément composer avec la compétition. Cela venait se confirmer dès que j’entendis les premiers glouglous de la journée. Aussitôt retentis, une série d’appelles de femelles s’est fait entendre. Ça sentait l’humain. Je me suis joint hélico dans la dance question de ne pas manqué le coche.
J’avais l’impression d’embarquer dans une véritable guerre de tranchées. Le mâle répondait du tac au tac aux appelles de « la voisine » et a mes répliques. Un challenge de la mort avait cour. À ce stade, je ne pouvais reculer puisque j’apercevais le fameux prétendant dans son approche nuptiale. Quelques pas vers moi et d’autres pour la « fatigante » d’à côté.
À un certain moment donné, je voyais que ma chanson ne semblait plus séduire autant. Ce mâle en n’avait plus que pour "la chipie" et j’ai vraiment senti la corde me glisser entre les doigts. Puis, il y a eu ce regard… Le genre « d’ Eyes contact » qui ne dément pas… Il venait de voir mon bonhomme.
Dès lors, ce dernier n’avait qu’une idée en tête et ça été de venir me tasser. Comme la journée précédente, l’approche ne s’est pas fait avec chichi. En un rien de temps, j’ai eu à me demander, est-ce que je tire ou je laisse passer? J’avais encore à faire à un Jake et je m’étais mis en quête d’un gros tom. Plusieurs éléments me sont alors venus en tête : dernier matin de chasse, cheptel important, absence des chasseurs « promis », oncle non récompensé de l’an dernier, seul vocalise de mâle depuis mon arrivé, excellents scénarios de chasse, etc. Bref, le calcule était amplement positif pour moi. J’allais profiter et apprécier l’offrande à sa juste valeur. Le coup est parti.
ConclusionAvec bonheur, j’ai terminé cette saison avec deux beaux jeunes spécimens pesant respectivement 17 et 15 livres. Au terme de cette deuxième expérience de chasse aux dindons, je me considère choyé et privilégié.
J’ai juste hâte à l’an prochain.
PS : Je tiens à dire à Duckékel qu’encore une fois cette année, j’ai réalisé mes récoltes avec l’aide de sa fameuse Turkékel Box. Terrible comme machine! Merci encore.
Dindon du premier matin. L'autre était du même gabarie.