L'aire faunique du lac Saint-Pierre couvre 430 kilomètres carrés, du pont de Trois-Rivières à la centrale thermique de Sorel-Tracy (Photo : Patrick Turgeon)
Aire faunique du lac St-Pierre : en janvier 2007, les pêcheurs sportifs devront payer des droits de pêche
La qualité de la pêche sportive diminuait dans le lac Saint-Pierre. Des gens se sont inquiétés. Ils ont pensé qu'une des façons de remédier à la situation serait de former une aire faunique communautaire (AFC).
Une AFC, c'est en fait un plan d'eau - ici le lac St-Pierre du pont de Trois-Rivières à la centrale thermique - qui fait l'objet d'un bail conférant des droits exclusifs de pêche à des collectivités.
Sa gestion est confiée à une corporation sans but lucratif. Son objectif : faire participer les gens du milieu à la remise en état des populations de poissons sportifs ou de leurs habitats et à la préservation d'un milieu aquatique de qualité, tout en maintenant l'activité économique et la création d'emplois dans la région
L'AFC du lac Saint-Pierre a été reconnue en 2005 mais fondée en bonne et due forme le 20 avril dernier.
Ainsi, pour trois ans, ses administrateurs - une vingtaine de personnes dont le tiers sont des pêcheurs sportifs, le tiers des élus et le tiers des représentants socioéconomiques (développement local, tourisme, pourvoirie, communauté abénaquise), auxquels se greffent un représentant des pêcheurs commerciaux et des centres de pêche - ont l'autorité de trouver et d'appliquer des solutions à des problèmes régionaux qu'il est urgent, selon eux, de régler.
Du Bas-Richelieu, siègent à l'exécutif deux représentants dont son instigateur et promoteur Pierre Latraverse, comme vice-président et Olivar Gravel, préfet de la MRC comme secrétaire-trésorier.
Si l'AFC atteint ses objectifs, son bail sera renouvelé automatiquement pour 9 ans.
" Il a fallu sept ans de travail, le dépôt d'une étude de faisabilité et d'un rapport final ainsi qu'un colloque et deux consultations publiques avant d'en arriver là ".a dit M. Latraverse, satisfait de cet aboutissement.
Gérer la pêche, pas les stocks de poissons
" La mission de l'AFC n'est pas de gérer les populations de perchaudes par exemple mais de bien gérer les activités de pêche des diverses espèces qui y vivent. C'est un virage psychologique à prendre que la protection des différentes espèces. Et ce qui est intéressant, c'est que c'est le milieu qui se fixe des objectifs et des moyens de les atteindre. Cela permettra de mettre en valeur notre faune aquatique et de protéger le plan d'eau pour lui conserver sa qualité. Il existe trois autres AFC au Québec. Et on remarque dans ces dernières une reprise fort intéressante des activités de pêche sportive, parce que le milieu a su protéger sa ressource tout en la rendant accessible. Les retombées économiques de telles activités sont fort importantes dans les milieux ou elles vont bien, que ce soit pour les pourvoyeurs d'équipement, de chaloupe, les restos et essenceries etc. Le défi de notre AFC est de rassembler le plus grand nombre d'intervenants, travailler ensemble pour atteindre ces objectifs et de donner à la région les plus grands impacts socioéconomques possibles ".
Il y a une obligation de résultat, dit-il, dans cette prise en charge du lac qui appartient en fait à la collectivité. " Nous avons désormais une structure d'utilisateur-payeur pour y arriver. Avec la nuance que cet utilisateur est partie prenante des décisions sur la gestion de l'activité à laquelle il participe ", insiste-til.
La superficie à protéger est de près de 430 km². ;'AFC vise y améliorer la qualité de pêche, l'accroissement du nombre de jours consacrés à cette activité, une réduction du braconnage et la conservation des habitats fauniques.
Elle ne portera toutefois pas de jugement sur la valeur biologique des stocks de poisson, laissant cela aux biologistes du ministère, précise M. Latraverse : " On pourra quand même recommander au ministère des Ressources naturelles et de la faune, des éléments qui orienteront ses décisions. ". Une chose déjà faite dans le cas de la pêche à la perchaude, a précisé M. Gravel et qui a été entendu, croit-il. (voir autre texte page 10)
Pas de changement en 2006
Pour 2006, rien d'apparent ne change. L'année sera plutôt consacrée à l'implantation d'un bureau à Louiseville, à l'achat d'équipement, à la formation du personnel, à la préparation des mécanismes qui serviront au suivi de la pêche et à faire le point sur l'état des populations de poissons dits sportifs. Aussi la corporation s'outillera, définira ses stratégies et son plan de communication. À cette fin, le ministre des Ressources naturelles et de la Faune, M. Pierre Corbeil, leur verse une aide financière de près de 50 000 $ pour soutenir son implantation.
Mais il est clair, pour M. Gravel que l'AFC devra trouver d'autres sources de financement pour les années ultérieures.
Une tarification à compter du premier janvier 2007
Mais en janvier 2007, on verra des changements plus importants. Notamment l'instauration d'un tarif d'utilisateur-payeur qui reste à être déterminé par L'AFC d'ici là.
Ainsi, les pêcheurs sportifs à bord d'une embarcation ou sur la glace devront se procurer un droit d'accès quotidien, saisonnier ou annuel, valide pour le pêcheur et pour sa famille. Cela permettra à la corporation de financer ses activités de protection et de mise en valeur.
L'AFC, a rappelé M. Latraverse, n'exclut pas non plus les activités de pêche commerciale qui elles, sont régies par le ministère de l'Agriculture, des pêcheries et de l'alimentation du Québec. " De fait, l'AFC travaillera plutôt au partage équitable des ressources entre divers types de pêche. "
Une grosse pourvoirie a l'horizon!!!!!
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