100 tonnes de truites éliminées
Marco Fortier
Le Journal de Montréal
09/06/2006 07h17
Un produit potentiellement cancérigène détecté dans les poissons de 25 piscicultures du Québec vient de mener à la destruction d'au moins 100 tonnes de truites d'élevage destinées aux pourvoiries et lacs privés de la province.
Le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) a ordonné l'abattage de ces milliers de poissons, et la mise en quarantaine de milliers d'autres, après avoir découvert des traces de vert de malachite dans la chair des truites.
Ce produit antifongique, banni en août 2005 au Canada, était largement utilisé dans les piscicultures canadiennes pour prévenir une infection produisant des champignons sur les poissons.
Santé Canada a interdit l'utilisation du vert de malachite dans les élevages de poissons sur la base d'études scientifiques ayant conclu que ce produit peut provoquer le cancer.
La contamination au vert de malachite dans les poissons d'élevage reste cependant si minime qu'elle ne présente à peu près aucun risque pour la santé humaine, indique Santé Canada.
Abattage massif
Le MAPAQ a tout de même ordonné des tests dans les piscicultures québécoises produisant 98% du poisson d'élevage mis en marché au Québec, explique Ginette Lévesque, directrice adjointe au ministère.
À la fin de mai, une centaine de tonnes de truites avaient été abattues, selon la gestionnaire du MAPAQ. Le gouvernement Charest a créé un fonds d'urgence de 3,6 millions pour dédommager les producteurs touchés. Des dizaines de tonnes de poissons ont aussi été mises en quarantaine dans 25 piscicultures, explique Ginette Lévesque.
Les concentrations de vert de malachite découvertes étaient jusqu'à 50 fois supérieures à la limite permise, précise Christine Barthe, analyste à la direction des laboratoires du MAPAQ.
Devant l'ampleur de la crise, les autorités fédérales ont autorisé de façon «provisoire» la mise en marché de poissons montrant une contamination de une partie par milliard au vert de malachite, même si la politique officielle est la tolérance zéro, explique-t-on à Québec.